Avoir une attitude assertive : l’arme secrète des managers performants
Dans un milieu professionnel de plus en plus complexe, développer son assertivité n’est plus une option : c’est une soft skill clé pour s’affirmer en entreprise sans tomber dans la soumission ou la domination par la force. Cette compétence comportementale permet à chaque personne de défendre ses droits, d’exprimer clairement ses opinions et de bâtir des relations humaines authentiques.
En adoptant une communication non violente, structurée autour de techniques efficaces, le manager assertif transforme ses interactions en leviers de performance collective.
C’est un art du positionnement, une expression libre mais maîtrisée, un partage de conviction dans une relation positive. Et surtout, c’est une solution gagnant-gagnant, au service d’une vie professionnelle et personnelle plus apaisée.
Une compétence comportementale devenue essentielle
Face à l’exigence croissante du management moderne, une compétence reste sous-estimée mais profondément transformatrice : l’attitude assertive. Dans un environnement où les managers doivent arbitrer, fédérer, trancher, communiquer sous pression et gérer des conflits potentiels au quotidien, la posture adoptée dans les interactions devient un levier déterminant de performance.
Être assertif, ce n’est ni s’imposer par la force, ni se taire pour éviter les vagues. C’est la capacité à exprimer son point de vue de manière claire, directe et respectueuse, même dans les situations les plus délicates. C’est affirmer une position solide sans jamais nier celle de l’autre. Une posture équilibrée, consciente, constructive, qui crée de la confiance au sein des équipes et renforce la légitimité managériale.
L’attitude assertive : définition et fondements
Le terme « assertivité » tire ses origines des travaux du psychologue Andrew Salter dans les années 1940, approfondis par le psychiatre Joseph Wolpe. Il s’agit d’un concept de psychologie comportementale qui désigne un mode de communication dans lequel une personne défend ses droits et exprime ses besoins tout en respectant ceux d’autrui.
Concrètement, une attitude assertive se traduit par la capacité à dire « non » sans agresser, à formuler un désaccord sans entrer en conflit, ou encore à exprimer une critique sans humilier. Cela suppose une bonne connaissance de soi, une maîtrise émotionnelle et un engagement à maintenir des relations de qualité, même sous tension.
Contrairement à une posture passive — qui consiste à éviter l’affrontement en se taisant — ou à une posture agressive — où l’on impose ses vues au détriment de l’autre — l’attitude assertive repose sur un équilibre subtil entre affirmation de soi et respect mutuel.
Reconnaître une posture assertive au quotidien
Chez un manager, l’assertivité se manifeste souvent de manière fluide, presque naturelle. Mais derrière cette aisance apparente se cache une véritable compétence comportementale. Une posture assertive se reconnaît à plusieurs indices : une parole claire, une capacité à défendre ses idées sans hausser le ton, une écoute réelle de l’autre, une constance entre ce que l’on dit et ce que l’on fait.
Prenons un exemple. Lors d’une réunion d’équipe, un collaborateur coupe systématiquement la parole aux autres. Le manager assertif ne l’ignore pas, mais n’entre pas non plus dans l’affrontement. Il peut dire calmement : « Je vous propose de laisser chacun s’exprimer jusqu’au bout, nous gagnerons en efficacité collective. » Ce type de message est direct, respectueux, orienté solution. Il affirme un cadre clair, sans domination ni agressivité.
Une posture assertive, c’est aussi savoir reconnaître ses émotions sans les laisser prendre le dessus. Face à une critique, au lieu de réagir à chaud, le manager prend le temps de formuler une réponse mesurée : « Ce retour me surprend, j’aimerais en comprendre les raisons. » Cette maîtrise du langage et du non-verbal, combinée à une volonté d’échange, renforce la crédibilité managériale.
Pourquoi les managers assertifs réussissent mieux
Dans un monde du travail de plus en plus complexe, la capacité à communiquer avec clarté et respect devient un avantage concurrentiel. L’assertivité permet de poser des limites saines, d’éviter l’accumulation de tensions, et de favoriser une culture du feedback constructif. Elle libère la parole, réduit les malentendus, et développe la cohésion d’équipe.
Un manager assertif est perçu comme fiable, cohérent et juste. Ses collaborateurs savent qu’ils peuvent s’exprimer sans crainte d’être jugés ou sanctionnés. Cette sécurité psychologique favorise la prise d’initiative, la résolution proactive des problèmes et l’engagement collectif.
Dans le rapport au supérieur hiérarchique également, l’attitude assertive est un atout. Elle permet de faire remonter un problème, de poser des limites sur une charge de travail excessive, ou de proposer une autre manière de faire, sans adopter une posture de confrontation. C’est la marque d’un leadership responsable, équilibré et mature.
Les pièges à éviter : fausses routes de la communication
Beaucoup de professionnels croient faire preuve d’assertivité, alors qu’ils adoptent en réalité des postures contre-productives. La passivité, d’abord, se manifeste par le fait de ne pas oser dire ce qu’on pense, de taire ses désaccords, ou de subir des décisions sans exprimer ses besoins. À long terme, elle alimente la frustration, le désengagement et l’impression d’être « invisible » au sein de l’organisation.
L’agressivité, elle, repose sur une autre illusion : celle que hausser la voix ou couper la parole est une preuve de leadership. Or, ce comportement provoque peur, résistance ou repli, et dégrade profondément les relations de travail. Il en va de même pour la manipulation, qui cherche à obtenir un résultat sans transparence ni respect de l’autre. Ces postures dites « réflexes » sont des freins puissants à l’efficacité collective.
5 techniques concrètes pour renforcer votre assertivité
L’attitude assertive ne relève pas de l’intuition ou du tempérament : c’est une compétence comportementale qui se développe par la pratique structurée. Pour qu’un manager puisse adopter une posture assertive durable, il lui faut des outils concrets, applicables dans des situations professionnelles variées. Voici cinq techniques éprouvées à intégrer dans votre quotidien managérial..
1. La méthode DESC : structurer ses messages difficiles sans agressivité
Outil incontournable de la communication assertive, la méthode DESC repose sur quatre étapes simples, mais puissantes
• Décrire les faits de manière objective,
• Exprimer son ressenti avec authenticité,
• Suggérer une solution concrète,
• Conclure positivement.
Prenons un cas classique de réunion mal préparée : un collaborateur arrive systématiquement en retard et perturbe le déroulement. Au lieu d’attaquer ou de garder le silence, un manager assertif dira par exemple : “Lors des deux dernières réunions, vous êtes arrivé avec 15 minutes de retard (Décrire). Je me sens déstabilisé dans la gestion du temps collectif (Exprimer). Je vous propose qu’on valide ensemble un horaire fixe (Suggérer), cela nous aidera à être plus efficaces ensemble (Conclure).”
Ce type de message permet de faire passer un point sensible tout en maintenant la qualité de la relation professionnelle. Il montre que vous êtes à la fois clair sur vos attentes et respectueux dans votre manière de les formuler.
2. Dire non avec fermeté : poser ses limites sans culpabilité
Beaucoup de managers tombent dans le piège du « oui automatique », souvent par peur de décevoir, de créer du conflit ou de paraître rigides. Pourtant, savoir dire non est un acte de leadership, à condition de le faire avec respect et explication.
Refuser une mission supplémentaire, une demande irréaliste ou un comportement inadapté fait partie du rôle managérial. L’important est de justifier son refus de manière claire et constructive, en posant un cadre et en restant ouvert à la discussion.
Par exemple : “Je comprends que ce sujet vous tient à cœur. Malheureusement, avec la charge de travail actuelle, je ne peux pas m’engager dessus cette semaine. En revanche, nous pouvons le planifier ensemble pour lundi prochain.”
Cette posture démontre que vous respectez vos priorités, sans nier celles des autres. C’est la base d’un management assertif et crédible, capable de dire non sans blesser ni culpabiliser.
3. La reformulation assertive : valider l’autre tout en affirmant sa position
La reformulation est un outil fondamental pour désamorcer les tensions et faire preuve d’écoute active, tout en posant son propre point de vue. Cela consiste à reformuler ce que l’autre vient de dire pour montrer que vous avez compris, avant d’exprimer votre propre analyse ou proposition.
Prenons un exemple : un salarié s’énerve car il se sent injustement mis à l’écart d’un projet. Au lieu de réagir par la défense ou la justification immédiate, un manager assertif dira : “Si je comprends bien, vous avez eu l’impression de ne pas être intégré à cette mission, et cela vous a frustré. De mon côté, j’ai réparti les tâches en fonction des priorités du moment, mais je comprends votre sentiment.”
Cette approche désamorce l’émotionnel, tout en ouvrant un espace de dialogue constructif. Elle permet de respecter l’interlocuteur, tout en gardant le contrôle de la conversation. Un excellent outil pour éviter les rapports de force inutiles.
4. L’écoute active : comprendre avant de chercher à convaincre
Souvent sous-estimée, l’écoute active est pourtant un pilier de l’assertivité. Elle suppose de suspendre temporairement son jugement, de laisser l’autre s’exprimer pleinement, et de poser des questions ouvertes pour mieux comprendre ses besoins ou son intention réelle.
Dans un échange tendu, ne pas interrompre, reformuler et demander : “Qu’est-ce qui est le plus important pour vous dans cette situation ?” peut complètement changer la dynamique. Cela montre que vous êtes engagé dans une relation de qualité, et pas seulement dans la défense de votre position.
L’écoute active évite les réactions impulsives, les malentendus, et favorise des échanges constructifs, efficaces, et mutuellement bénéfiques. Pour un manager, c’est un levier puissant de cohésion d’équipe, de confiance interpersonnelle et de gestion des émotions.
5. Le langage corporel aligné : affirmer sans dire un motre
Enfin, aucun message assertif ne peut être efficace si le langage non verbal contredit le discours. Les postures, les gestes, le regard, la voix — tout cela envoie des signaux. Une posture avachie, un regard fuyant ou une voix hésitante peuvent invalider un message pourtant bien construit.
À l’inverse, un manager qui adopte une posture droite, une voix calme mais ferme, un regard direct, et des gestes ouverts renforce instantanément l’impact de son discours. Le non-verbal est souvent perçu en premier, avant même le contenu des mots. Il crée de la cohérence, de la crédibilité et renforce la perception de leadership.
👉 Petit exercice à pratiquer : lors de votre prochaine prise de parole en public, filmez-vous. Observez votre posture, votre regard, vos gestes. Sont-ils alignés avec ce que vous voulez transmettre ? Une posture assertive commence par la conscience corporelle.
Et concrètement : comment devenir un manager assertif ?
Développer son assertivité ne se résume pas à lire des articles ou à connaître les bonnes pratiques. Il s’agit d’un travail en profondeur, sur soi, ses croyances, sa posture. Cela suppose de confronter ses habitudes, d’oser se remettre en question, et surtout, de s’exercer dans des situations réelles.
C’est précisément l’objectif de notre formation assertivité, conçue pour accompagner les managers vers une posture plus affirmée, plus sereine, plus efficace. Vous y découvrirez des exercices guidés, des mises en situation concrètes, des retours personnalisés, et des outils que vous pourrez appliquer dès le lendemain dans vos interactions professionnelles.
L’assertivité : plus qu’une compétence, une posture d’équilibre
Adopter une attitude assertive, c’est choisir un positionnement professionnel clair, respectueux, et engageant. C’est sortir des schémas réactionnels — passivité, agressivité, manipulation — pour entrer dans une relation mature et apaisée à l’autre. C’est aussi prendre pleinement sa place, sans empiéter sur celle des autres.
Aujourd’hui, l’écoute active, la clarté relationnelle et la gestion des tensions deviennent décisives, l’assertivité est sans conteste une compétence comportementale essentielle. Pour vous. Pour vos équipes. Pour l’entreprise tout entière.