3 facteurs à prendre en compte pour évaluer sa capacité à déléguer

Publié le 09/02/2023 dans MICRO-COACHING Management - Travail en équipe

Développer sa capacité à déléguer - Institut François Bocquet
La délégation est souvent un outil sous-utilisé par les managers,
car elle nécessite des compétences techniques certes (maîtrise de la tâche à déléguer, qualités de formateur…), mais aussi un certain état d’esprit, qui pourrait s’apparenter à du lâcher prise. Les éléments ci-dessous peuvent ainsi vous aider à “évaluer” votre capacité à déléguer, afin de la faire évoluer dans le bon sens…

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Trois critères sont déterminants pour évaluer votre capacité psychologique à déléguer  : votre attitude en termes de gestion du temps, la confiance que vous avez en vous-même et en vos collaborateurs, ainsi que votre style managérial…

Concernant votre façon de gérer votre temps, vous devez être conscient que déléguer est une perte de temps à court terme. Mais vous devez aussi être persuadé que la délégation va vous faire gagner énormément de temps à long terme. La délégation est donc le meilleur exemple du fameux adage : “Perdre du temps pour en gagner”…

Il est évident que déléguer nécessite d’avoir un bon niveau de confiance en soi mais aussi envers les autres, en fonction de leur compétence évidemment. Ce qu’il faut se dire, c’est que la délégation est un contrat “gagnant/gagnant” passé entre le délégant et le délégataire, dans lequel tout le monde a donc quelque chose à offrir et à gagner !

Le style de management : pour pouvoir déléguer, vous devez en effet adhérer à un style managérial participatif : impliquer dans la prise de décisions, encourager les initiatives, donner le droit à l’erreur, même si cela n’exclue pas le contrôle. Un délégant trop directif décourage en général le délégataire, qui se retrouve alors à faire une simple tâche d’exécution hyper-contrôlée et sous stress…

MINI-EXERCICE

Répondez (sincèrement !) à ces 10 questions avec les réponses suivantes : “Oui, tout à fait”, ou “plutôt oui”, ou “j’aurais en effet une faible tendance à faire/penser ça…” ou encore “non, pas du tout…”

1/ Pense t-on de vous que vous êtes très méticuleux, voire pointilleux ?

2/ Pensez-vous qu’un responsable digne de ce nom doit avoir l’œil partout ?

3/ Pensez-vous que le travail fourni par votre équipe est de moins bonne qualité en votre absence ?

4/ Avez-vous des difficultés à terminer vos missions/tâches dans les délais impartis ?

5/ Pensez-vous que vos collaborateurs vous amènent finalement plus de problèmes que d’opportunités ou de solutions ?

6/ Avez-vous des difficultés à accorder votre confiance facilement?

7/ Pensez-vous que vos collaborateurs manquent vraiment d’initiative ?

8/ Avez-vous le sentiment que votre travail est en général de meilleure qualité que la plupart de vos collaborateurs ?

9/ Devez-vous contrôler le travail de vos collaborateurs de manière très détaillée pour qu’il soit fait correctement ?

10/ Pensez-vous qu’il est plus simple et finalement plus productif de faire le travail vous-même plutôt que de l’expliquer à quelqu’un pour qu’il le fasse ?

>> RÉSULTATS

Reprenez les réponses données à chaque question, et comptez :

3 points pour la réponse “oui, tout à fait”
2 points pour la réponse “plutôt oui”
1 point pour la réponse “j’aurais en effet une faible tendance à faire/penser ça”
0 point pour la réponse “non, pas du tout !”

Et reportez-vous aux résultats suivants :

Vous avez 24 points ou plus : vous ne croyez pas en la délégation, ne faites pas confiance en vos équipes, et ne croyez qu’en votre conscience professionnelle. Vous avez tendance à penser que les autres ne sont pas très motivés, et qu’ils n’ont de toutes façons pas envie d’apprendre ou de changer. Difficile, en effet, dans ces conditions, de leur déléguer des tâches. Mais j’imagine que c’est le cadet de vos soucis, car vous devez certainement faire face aussi à de la démotivation, des conflits relationnels, de l’absentéisme… Demandez-vous seulement si ce n’est pas votre attitude qui engendre ces phénomènes, ou s’ils ne sont pas dus par exemple à des dysfonctionnements qui perdurent dans votre organisation… Dans le 2ème cas, donnez leur la possibilité de prendre des initiatives et impliquez les pour les corriger. Dans le premier cas, remettez-vous en question….

Vous avez entre 16 et 23 points : déléguer n’est pas vraiment dans votre nature. Vous avez certainement des difficultés à lâcher prise et faire confiance en vos équipes, peut-être parce que vous ne les connaissez pas suffisamment. Prenez donc le temps de dénombrer les atouts, compétences et aptitudes de chacun de vos collaborateurs, et essayez de leur proposer des délégations mineures mais assez attirantes, pour 1) vous rassurer et 2) les motiver à prendre des responsabilités plus importantes. Mais pour cela, un seul moyen ! Passer plus de temps avec votre équipe…

Vous avez entre 8 et 15 points : déléguer ne semble pas vous déranger outre mesure. Relisez les questions où vous avez eu 2 points ou plus : ce sont vos axes d’amélioration. Peut-être êtes-vous également freiné par des difficultés dans votre façon de communiquer ? Dans ce cas, préparez bien tous les éléments importants à ne pas oublier de transmettre dans le cadre de votre délégation… Ou mieux, sollicitez l’avis du délégataire concernant la méthode pour atteindre l’objectif que vous lui fixez…

Vous avez 7 points ou moins  :   soit vous êtes le délégant parfait et dans ce cas, félicitations  ! Soit vous avez totalement abdiqué concernant vos responsabilités et êtes un chef hyper-laxiste…. Dans ce cas profitez en bien, car cela ne devrait pas durer longtemps !